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La nouvelle Ford Explorer électrique, qui s’inscrit dans une stratégie audacieuse de la marque américaine, a été mise à l’épreuve lors d’une aventure de 1 800 km. Ce voyage a consisté à tester les divers aspects de ce SUV sur des chemins, routes secondaires et autoroutes. Les attentes étaient élevées, soutenues par des promesses de polyvalence et de capacités tout-terrain. Cet article vise à faire le point sur ces promesses face aux réalités rencontrées.
Un SUV au cœur d’une promesse
Ford, en introduisant l’Explorer électrique sur le marché européen, a cherché à allier les caractéristiques qui ont fait le succès de ses modèles traditionnels avec les atouts d’un véhicule électrique. La campagne marketing vante des slogans tels que : « La promesse d’aller là où on ne nous attend pas ». À première vue, cela semble séduisant, mais quelles vérités se cachent derrière ces déclarations ?
Une base technique controversée
Ce modèle repose sur la plateforme MEB de Volkswagen, utilisée également pour les ID.3 et ID.4. Ce choix de plateforme a éveillé des interrogations quant à l’identité même de l’Explorer. Certaines parties techniques, y compris le moteur et la batterie, proviennent de la firme allemande. Bien que Ford ait tenté de faire évoluer le système électronique avec un logiciel maison, il s’avère que l’expérience utilisateur est quelque peu chaotique, les fonctionnalités n’étant pas toujours intuitives.
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Design et intérieur : entre promesse et réalité
À l’extérieur, le design du Ford Explorer se révèle attrayant. Avec des lignes futuristes et une silhouette trapue, il attire assurément les regards. L’absence de calandre traditionnelle accroît cette impression de modernité. Cependant, cette allure ne compense pas la déception à l’intérieur. En effet, l’habitacle, bien que spacieux, est constitué de nombreux plastiques durs qui laissent à désirer en termes de qualité.
Lors de notre essai, il a été noté que la qualité d’assemblage était inégale, ce qui s’avère décevant pour un véhicule dépassant les 50 000 euros. Les écarts entre les différentes parties de la planche de bord sont particulièrement marquants, ajoutant à une impression générale de défaut de finition.
Confort de conduite : l’essor et la chute
Sur la route, l’Explorer présente un certain potentiel. En version RWD Extended Range, il est équipé d’un moteur de 286 chevaux et d’une batterie de 77 kWh. Ces caractéristiques permettent au SUV d’être agréable à conduire, avec un couple remarquant de 545 Nm, particulièrement utile lors de l’accélération.
Cependant, malgré ce potentiel, la volonté de Ford de positionner ce véhicule comme un tout-terrain se heurte à une réalité bien plus nuancée. La direction, trop floue, et un arrière parfois capricieux en situation dynamique, incitent plutôt à une conduite plus tranquille qu’à l’exploration de chemins escarpés.
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Économie d’énergie : une autonomie mais des compromis
La gestion de l’énergie semble avoir été améliorée par rapport à certains modèles Volkswagen, avec des résultats prometteurs. Ford annonce une autonomie de 602 kilomètres, bien que celle-ci s’avère optimiste. Néanmoins, lors de nos tests, le SUV a affiché une consommation relativement faible sur routes secondaires, atteignant même les 15 kWh/100 km en conduite éco-responsable.
En revanche, les choses se compliquent sur autoroute, où la consommation a grimpé à 22 kWh/100 km. De plus, la recharge de la batterie, plafonnée à 135 kW pour la version testée, optimise les temps de charge mais déçoit sur la rapidité initiale, ce qui pourrait être un inconvénient pour de nombreux utilisateurs.
Technologie et ergonomie : un système perfectible
Le système d’info-divertissement du Ford Explorer se compose de deux écrans, dont l’un de 5 pouces derrière le volant, hérité de Volkswagen. Cela souligne une impression de manque d’identité propre à Ford. De plus, la complexité des menus et les nombreux bugs rencontrés tout au long de l’essai ont rendu l’interaction parfois frustrante.
Le retour d’informations par des systèmes de sécurité, bien que utiles, s’est révélé envahissant, ajoutant à une expérience utilisateur déjà assombrie par la nécessité de jongler entre des commandes issues de deux univers différents.
Un bilan contrasté
Après 1 800 km au volant de la Ford Explorer, le constat est mitigé. Le véhicule, bien que séduisant sur plusieurs aspects, souffre d’un manque de cohérence dans ses finitions et la fonctionnalité de son système d’info-divertissement. Le prix, fixé à 51 800 euros pour le modèle essayé, soulève des questions quant à la valeur réelle offerte au consommateur.
En fin de compte, si l’Explorer ambitionne d’être un SUV moderne et polyvalent, il doit encore surmonter certains défis pour répondre pleinement aux attentes des consommateurs. La promesse d’une aventure inoubliable est bien présente, mais la réalité des usages quotidiens pourrait bien rendre cette promesse plus difficile à honorer.