Stellantis : qui a mis fin à la carrière de Carlos Tavares ?

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La démission inattendue de Carlos Tavares, ancien PDG de Stellantis, suscite de nombreuses interrogations sur les raisons ayant conduit à cette décision brusque. Bien qu’il ait été un des leaders emblématiques de l’industrie automobile, son départ abrupt a été précédé de tensions internes au sein du groupe. Le conseil d’administration a donc pris des mesures pour marquer la fin de son mandat, prévu jusqu’en 2026, mettant ainsi en lumière les nombreux défis rencontrés par Stellantis ces derniers mois.

L’ascension de Carlos Tavares à la tête de Stellantis

Carlos Tavares a pris les rênes de PSA en 2014, alors que le groupe faisait face à des pertes considérables et à une situation financière préoccupante. Son arrivée coïncide avec la mise en place de la stratégie « Back in the race », qui visait à réduire les coûts et à restructurer l’entreprise. Cette approche radicale a permis à PSA de revenir à la rentabilité, ouvrant la voie à la fusion avec Fiat Chrysler Automobiles en 2021 et à la création de Stellantis, le quatrième constructeur automobile mondial.

Une stratégie de réduction des coûts

Sous la direction de Tavares, Stellantis a suivi une politique de réduction des coûts agressive. Bien que cette stratégie ait permis de stabiliser le groupe financièrement, elle s’est aussi révélée problématique sur le long terme. La réduction significative du personnel, tant au sein de Stellantis qu’au niveau des entités précédentes, a engendré des tensions avec les syndicats et l’opinion publique. Les coupes drastiques ont également conduit à une détérioration des relations avec les distributeurs, affectant la représentation de plusieurs marques comme Peugeot et Citroën dans les classements de satisfaction des concessionnaires.

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Les tensions au sein du conseil d’administration

Des signes de désaccords entre Tavares et le conseil d’administration ont commencé à émerger au fil du temps. Le directeur du conseil, John Elkann, a exprimé des préoccupations concernant la direction prise par le groupe, d’où des divergences qui ont fini par dégénérer. Le communiqué de presse annonçant la démission de Tavares souligne que des points de vue différents avaient été identifiés, menant à la décision prise par le conseil d’administration. Ce climat de tensions a été digest mais insupportable pour une entreprise qui doit faire face à des défis de plus en plus grands.

Les performances commerciales en chute libre

La récente performance commerciale de Stellantis a également jeté une ombre sur le leadership de Carlos Tavares. En septembre, le groupe a affiché une perte significative de parts de marché, dégringolant de 26 % par rapport à l’année précédente. Pendant ce temps, des concurrents tels que Toyota et Volkswagen ont vu leur part de marché se stabiliser, augmentant même dans certains cas. Cette pression sur le marché, conjuguée à des problèmes de gestion des stocks, a conduit à une accumulation indue de véhicules dans les concessions. Les ventes échouaient à rattraper la fabrication, ce qui a mis Tavares dans une position délicate vis-à-vis de ses actionnaires.

Relations difficiles avec les syndicats et le personnel

Le climat interne de Stellantis s’est également compliqué par des relations tumultueuses avec les syndicats. Tavares, reconnu pour sa gestion rigide et parfois perçue comme impitoyable, devait faire face à une résistance croissante des syndicats durant son mandat. Les répercussions de ses choix stratégiques se sont traduites par des grèves et des arrêts de travail dans plusieurs usines, en réponse à la suppression d’emplois et des conditions de travail jugées défavorables. Shawn Fain, président du United Auto Workers, a été particulièrement critique à l’égard de Tavares, le qualifiant de « mauvais dirigeant » après avoir pris connaissance des décisions prises pendant son mandat.

Une politique tarifaire trop ambitieuse

La stratégie commerciale trop orientée vers les prix élevés n’a pas aidé non plus. Tavares a voulu rehausser le prix moyen des véhicules de Stellantis, visant une clientèle plus aisée. Bien que cela pouvait sembler une bonne idée dans un premier temps, cette politique a éloigné de nombreux consommateurs, se traduisant par un recul des commandes. En septembre 2023, le prix moyen des véhicules vendus par Stellantis était de près de 40 000 euros, contre moins de 29 000 euros chez Renault. La hausse des prix a donc détourné une clientèle en proie à l’incertitude économique et à l’inflation, illustrant les limites de la stratégie de Tavares qui, jusqu’alors, avait été saluée.

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Des actes politiques sur la scène mondiale

Au-delà des défis commerciaux, Tavares a également dû composer avec un environnement politique complexe. Les tensions croissantes entre les États-Unis et d’autres nations ont mis une pression supplémentaire sur les fabricants de véhicules. La menace de droits de douane sur les importations, évoquée par le président américain Donald Trump, a mis Stellantis sous le feu des projecteurs. Tavares lui-même a dû faire face à une opinion publique critique sur les décisions prises pour la fabrication dans des usines aux États-Unis et au Mexique, ce qui a exacerbé encore davantage les désaccords entre lui et le conseil d’administration.

Les perspectives d’avenir pour Stellantis

Avec le départ de Tavares, Stellantis se trouve à un tournant critique. Le choix du successeur, probablement quelqu’un comme Luca Maestri d’Apple, pourrait définir l’orientation future du groupe. Le nouveau dirigeant devra non seulement rétablir la confiance avec les syndicats et les distributeurs, mais également redoubler d’efforts pour améliorer les performances commerciales sur le marché européen et mondial, tout en s’adaptant à l’évolution inéluctable vers l’électrification.

Alors que Stellantis tourne la page sur la direction de Carlos Tavares, il est essentiel de comprendre comment cette transition impactera l’avenir du constructeur et son positionnement dans une industrie automobile en pleine mutation.

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