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Stellantis, l’un des principaux acteurs mondiaux de l’industrie automobile, a récemment renforcé son engagement envers l’Italie et la France, deux pays au cœur de son histoire et de sa stratégie future. À travers diverses initiatives, la direction de Stellantis, sous la houlette de Jean-Philippe Imparato, met en avant un plan industriel clair visant à préserver et à développer ses sites de production dans ces deux nations. Cet article détaille les engagements spécifiques de Stellantis, les enjeux qui se posent ainsi que les perspectives d’avenir dans un contexte où la compétition se renforce sur le marché automobile international.
L’importance stratégique de l’Italie pour Stellantis
Lors d’une récente interview diffusée sur la chaîne publique italienne Raiuno, Jean-Philippe Imparato a souligné que l’Italie est au centre de la stratégie de Stellantis. Le dirigeant a promis de présenter un plan industriel détaillé pour chaque unité de production, affirmant que ces plans seraient basés sur des éléments concrets liés à la production de modèles et de moteurs. Les sites majeurs tels que Cassino, Melfi et Mirafiori seront au cœur de cette stratégie, avec des engagements fermes pour maintenir l’activité et développer de nouveaux modèles sur ces lieux historiques de l’automobile italienne.
Dans un pays où l’industrie automobile est synonyme d’identité culturelle, une attention particulière est portée sur la situation de l’usine de Mirafiori à Turin. Cette installation, qui produit la Fiat 500e, a révélé des signes de mévente, entraînant des périodes de chômage technique. Cela alimente l’inquiétude parmi les travailleurs et les sous-traitants, faisant du futur de l’usine une priorité pour Stanislas. Imparato a réaffirmé son engagement en disant clairement que Mirafiori « vivra et sera développé », tout en précisant que le modèle hybride de la 500 serait disponible d’ici novembre 2025.
Les engagements envers la France
Parallèlement à ses promesses faites aux Italiens, Stellantis n’a pas négligé ses engagements envers la France. Le groupe, sous l’administration de John Elkann, a cherché à rassurer le gouvernement français concernant l’avenir des usines sur son territoire. Lors d’échanges récents avec Emmanuel Macron, il a été souligné que Stellantis continuera à soutenir ses sites de production, notamment en ce qui concerne les projets de fabrication de batteries à Douvrin.
Les inquiétudes concernant le site de Poissy, en France, ont également été abordées. Les rumeurs entourant de potentiels licenciements massifs ou même la fermeture de l’usine ont suscité de vives réactions chez les syndicats et dans le gouvernement. Des mesures concrètes doivent être proposées par Stellantis, notamment pour garantir une main-d’œuvre stable et mettre en œuvre des innovations technologiques au sein des usines françaises.
Une compétition accrue sur le marché automobile
La situation actuelle de Stellantis ne se déroule pas dans un vide; le groupe fait face à une concurrence féroce tant sur le marché européen qu’international. Avec des géants de l’électrique comme Tesla sortant régulièrement de nouveaux modèles, Stellantis a à cœur de diversifier sa gamme et d’accroître ses capacités de production en Europe. Cette prise de conscience a conduit la direction de l’entreprise à réaffirmer son intention de produire localement, plutôt que de s’appuyer sur des chaînes d’approvisionnement lointaines, souvent soumises à des imprévus logistiques.
Dans un contexte où la production de véhicules électriques (VE) se standardise, Stellantis valorise un avenir hybride, comme l’a noté Imparato. La volonté de rapidement lancer l’hybride sur des modèles emblématiques comme la Fiat 500 est une réponse directe aux évolutions du marché. La stratégie de l’entreprise consiste à ne pas seulement suivre la tendance électro-mobile, mais à devenir un acteur incontournable de cette transition.
Un partenariat entre l’État et Stellantis
Le gouvernement italien, sous l’impulsion de Giorgia Meloni, a déjà posé les bases d’une coopération à long terme avec Stellantis, en promettant un soutien économique en retour d’engagements clairs pour l’industrialisation du pays. Le ministre du Made in Italy, Adolfo Urso, a exprimé sa volonté de travailler en tandem avec le constructeur pour protéger les usines nationales. Pour cela, un « plan d’affirmation de l’Italie » au sein de Stellantis est nécessaire, qui pourrait inclure d’importants investissements individuels pour chaque site de production.
En accord avec ces objectifs, la direction de Stellantis a fait part de la nécessité de développer des modèles adaptés à la demande locale, reliant ainsi les employés italiens à leur héritage automobile tout en répondant aux normes de durabilité et d’efficacité qui prévalent dans l’industrie moderne. Ce partenariat stratégique démontre que, malgré les défis, une vision commune est en train de prendre forme.
État des lieux et perspectives d’avenir
Il est à noter que l’Italie est en bonne position pour devenir le deuxième pays en termes de production pour Stellantis en Europe d’ici 2029. Cette déclaration marque un tournant significatif, surtout après des années de rivalités sur les coûts de production et la distribution des ressources entre différents pays. Actuellement, le taux de production en Italie est de 567 000 unités, bien derrière l’Espagne, qui en produit plus d’un million.
Les efforts combinés entre l’État et Stellantis sont d’une importance capitale non seulement pour maintenir l’emploi au sein des entreprises automobiles, mais aussi pour contrer la montée des coûts associés à la production d’électricité et à la transition vers le véhicule électrique. Les demandes d’aides étatiques pour alléger ces coûts sont en cours. Dans les années à venir, l’engagement fort de Stellantis envers l’Italie et la France pourrait facilement positionner le groupe en tant qu’entité résiliente et innovante, capable de naviguer avec succès dans un paysage industriel en pleine mutation.