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Ce néologisme, issu de la contraction de « cheap » (bon marché) et « inflation », décrit le phénomène de réduction de la qualité des produits par la diminution des ingrédients, leur suppression ou leur substitution par des alternatives moins coûteuses ou de qualité inférieure.
C’est précisément ce reproche qu’a formulé l’association de consommateurs Foodwatch à l’égard de six grandes marques pointées du doigt ce mardi 6 février.
La cheapflation décriée par Foodwatch
Foodwatch met en lumière des exemples concrets de produits alimentaires, notamment les bâtonnets de surimi Fleury Michon, qui contiennent 11% de chair à poisson en moins malgré une augmentation de 40% du prix au kilo entre 2021 et 2023.
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L’association pointe également du doigt une mayonnaise Maille (du groupe Unilever), un chocolat Milka (de Mondelez), des rillettes Bordeau Chesnel, les chocolats After Eight (de Nestlé) et un produit de poisson de la marque Findus (de Nomad Foods).
Par exemple, les After Eight ont vu l’introduction d’huile de palme alors que leur prix a augmenté de 7,4% entre fin 2021 et 2024 ; les rillettes ont connu une diminution de 5,5% de la quantité de viande de poulet malgré une hausse de prix de 31% ; et la mayonnaise incriminée a vu la proportion de jaunes d’œufs passer de 9,3% à 7% tandis que son prix a augmenté de 12,16%.
Foodwatch suggère que l’inflation pourrait avoir incité les fabricants à adopter ces pratiques, même si l’association a identifié des exemples remontant jusqu’en 2016, bien avant le début de la hausse des prix alimentaires.
Les fabricants justifient généralement ces changements par l’augmentation du coût des matières premières en période d’inflation, selon une enquête menée en collaboration avec l’émission « France grand format » sur France 2.
Foodwatch insiste sur le fait que l’opacité entourant les modifications de recettes ou de formats, ainsi que la hausse des prix qui y est associée, ne peuvent en aucun cas être justifiées. L’association dénonce également la pratique de la « shrinkflation » (ou « réduflation »), qui consiste à réduire le poids d’un produit tout en maintenant son prix inchangé.
La « shrinkflation » représente un autre défi perçu sous un angle différent.
Contrairement à la « cheapflation », la « shrinkflation » est soumise à des mesures politiques. Le gouvernement travaille sur un projet d’arrêté contraignant qui obligerait les supermarchés à fournir une explication plus claire de cette pratique adoptée par les fabricants de produits de grande consommation, les entreprises agro-industrielles et les distributeurs.
Cette pratique consiste à réduire les quantités des produits vendus plutôt que d’augmenter de manière significative les prix, ce qui pourrait dissuader les consommateurs.
Ce phénomène insidieux a pris de l’ampleur depuis le début de la pandémie de Covid-19. Son objectif n’est pas nécessairement de tromper les consommateurs, mais peut être motivé par le besoin de rester compétitif sur le marché ou d’éviter de dépasser un seuil de prix qui dissuaderait les acheteurs. Cependant, il est important que les consommateurs en soient informés.
En septembre 2022, l’association de défense des consommateurs Foodwatch avait été la première à alerter les consommateurs sur la « shrinkflation », en citant l’exemple du célèbre carré de fromage Kiri, dont la taille avait diminué de 10%, passant de 20 à 18 grammes.
Bel, le fabricant, s’était défendu en expliquant que le fromage était désormais produit dans une nouvelle recette plus naturelle, sans additifs, et fabriqué en France à partir de lait français.